Je suis CFO depuis un peu plus d'un an. Je convoitais d'ailleurs cette fonction depuis mes années universitaires. Quand on me demande de faire le bilan de ma carrière et de retracer les étapes qui m'ont mené jusqu'ici, deux expériences me viennent à l'esprit. Elles illustrent parfaitement mon approche des problèmes, la façon dont je prends les décisions et mes méthodes de travail avec les équipes.
Dès mes débuts, j'ai appris à quel point la confiance est un élément clé pour mettre en place une équipe. J'en suis venu à ce constat suite à un événement bien précis : un de mes managers avait jugé de façon négative et expéditive une de mes décisions, sans prendre la peine d'en discuter ni d'étudier les faits de manière approfondie. Cette expérience a été pénible, mais elle m'a aidé à façonner ma vision sur la fonction de manager, notamment lorsqu'il s'agit de traiter les problèmes susceptibles d'émerger.
La confiance que l'on porte aux talents de son équipe est au cœur de toute culture d'entreprise digne de ce nom. En tant que dirigeants, nous consacrons une quantité de temps considérable à la recherche et à l'embauche de personnes qui sauront s'adapter à notre culture d'entreprise. Nous partons du principe qu'elles donneront le meilleur d'elles-mêmes, au service de l'entreprise. Pourtant, des imprévus peuvent survenir et nous nous retrouvons face à des situations délicates à gérer. En se gardant de se livrer à des jugements hâtifs et en étudiant tous les faits (qu'il s'agisse de problèmes liés à l'activité ou de questions administratives) avant de prendre quelque mesure que ce soit, on prendra des décisions réfléchies, avec de meilleurs résultats en bout de chaîne.
J'ai compris que la réussite devait s'accompagner d'une dose d'authenticité.
Parmi les enseignements que j'ai pu tirer un peu plus tard dans ma carrière, je citerai l'importance de rester fidèle à soi-même dans le cadre professionnel. Je travaillais dans une entreprise au sein de laquelle une promotion se profilait, mais je me suis rendu compte qu'une telle évolution aurait été en contradiction avec mes valeurs professionnelles. J'ai considéré que ce sacrifice n'en valait pas la peine. Je me suis alors mis à chercher une entreprise qui saurait m'accepter et m'apprécier à ma juste valeur. En me focalisant sur une réorientation professionnelle et une entreprise susceptibles de correspondre à mes valeurs, j'ai compris que la réussite devait s'accompagner d'une dose d'authenticité.
En prolongeant cette réflexion, je suis conscient qu'en tant que manager, je dois laisser les autres s'épanouir en restant fidèles à leurs convictions, même si cela ne va pas de soi au premier abord. À titre d'exemple, lorsqu'il s'agit d'embaucher une personne pour un poste que vous avez occupé par le passé, il peut sembler risqué de jeter son dévolu sur quelqu'un dont l'approche professionnelle ou la façon d'être diffèrent totalement des vôtres. Gardez cet élément à l'esprit et réfléchissez-y à deux fois lorsque vous tentez de déterminer si une personne est réellement qualifiée pour un poste. Si celle-ci n'aborde pas ses missions exactement de la même façon que vous, cela ne signifie pas pour autant qu'elle n'est pas apte.
Ces leçons ont été difficiles, mais elles ont grandement influencé ma façon de diriger mon équipe et de prendre des décisions. Comme mon père se plaisait à le dire : « Chaque expérience est riche d'enseignement. Quelquefois, il s'agit simplement d'apprendre ce qu'il ne faut pas faire. » Toutes les expériences sont bonnes à prendre, qu'elles soient positives ou négatives : elles façonnent notre carrière.
Cette parole d'expert, écrite par Robynne Sisco, a été publiée initialement en anglais sur le blog Workday.