Hero Background Image

Etude internationale auprès des directions financières : la Science de la Donnée ou Data Science , la nouvelle expertise essentielle de l'équipe Finance de demain

Alors que la technologie révolutionne la façon de travailler, les directeurs financiers doivent réinventer les talents de la fonction Finance. Pour réussir, les professionnels de la finance de demain auront besoin de compétences inédites en complément des fonctions traditionnelles. Quels sont les nouveaux rôles et compétences de la fonction Finance de demain ?

Notre étude internationale « La finance redéfinie », qui a permis d'évaluer le point de vue de plus de 670 DAF et professionnels de la finance, révèle que l'analyse des données est le premier des talents recherchés. Selon l'étude, la science dde la donnée est le nouveau domaine d'expertise le plus important pour la fonction Finance de demain, en Amérique du Nord, en Europe et dans la région Asie-Pacifique, devant les statistiques et la sécurité des données, qui arrivent en deuxième et troisième position. Les personnes interrogées ont indiqué que les roboticiens (c'est-à-dire les responsables de l'automatisation au sein de la finance) sont les nouveaux talents les moins recherchés :

  1. Professionnels de la Science de la Donnée ou Data scientists
  2. Statisticiens
  3. Professionnels de la sécurité des données
  4. Spécialistes des services de l'information
  5. Experts en sciences comportementales
  6. Spécialistes des systèmes
  7. Roboticiens

Les rôles de la finance de demain

Professionnel de la science de la donnée.  Effectue des analyses statistiques sur des volumes importants de données complexes afin de dégager des tendances, identifier des opportunités et aider à la prise de décisions.

Expert en sciences comportementales.  Analyse pour mieux comprendre les réactions observées chez des individus placés dans des situations données, ce qui pourrait inclure la modélisation des changements de comportement des clients et des concurrents.

Roboticien.  Conçoit, développe et programme des logiciels qui automatisent les tâches financières, y compris l'automatisation des processus robotiques.

Recours à l'analyse des données

Les technologies, en place ou émergentes, transforment la fonction Finance. Le cloud computing peut réduire les coûts, améliorer la productivité et accroître l'efficacité. L'intelligence artificielle et la blockchain peuvent fournir des analyses de données en temps réel et aider à rationaliser des processus tels que les rapprochements.

« Les entreprises veulent pouvoir utiliser les données de plusieurs manières et créer de nouveaux modèles économiques », explique Naved Qureshi, associate partner, finance transformation chez IBM. « La finance doit se transformer en un service beaucoup plus digital et rapide pour accompagner l'entreprise. »

Mais il ne suffit pas d'avoir les bonnes technologies. Les directeurs financiers ont également besoin des bons talents pour tirer parti de ces technologies.

A mesure que la fonction Finance évolue vers un rôle de partenaire de l'entreprise, le besoin de compétences en analyse de données va aller en augmentant et générer la création de nouveaux rôles au sein de la fonction. Selon le rapport publié par Accenture, « Meet the Finance 2020 workforce » , alors que les rôles traditionnels de la finance évolueront, de nouveaux rôles viendront s'imposer, tels que les professionnels de la science de la donnée, les responsables de la planification de scénarios, les animateurs de marché et les experts en sciences sociales et comportementales. L'étude EY, « Is the future of finance new technology or new people? » , a également mis en évidence les compétences qui sont essentielles pour l'équipe Finance de demain. Selon 57 % des personnes interrogées, l'acquisition de compétences en analyse prédictive et prescriptive est essentielle pour l'avenir, tandis que 55 % ont souligné l'importance d'améliorer les compétences digitales dans différents domaines comme la mobilité, le cloud, et le SaaS.

« Il sera important d'avoir des compétences en sciences de la donnée, ou du moins d'en avoir une compréhension générale », déclare Naved Qureshi. « Si vous devez faire de l'automatisation cognitive pour l'analyse prédictive, vous aurez besoin de statisticiens dans l'organisation pour interpréter les données. »

Certaines équipes Finance vont déjà dans ce sens. Lena Shishkina, head of finance chez Workday pour les régions EMEA et APJ, explique qu'elle a compris l'importance des données financières lorsqu'elle a rejoint l'entreprise, « raison pour laquelle j'ai créé un groupe baptisé « Science de la donnée et management ». Elle ajoute qu'un collègue financier de formation a décidé de suivre un Master en sciences de la donnée.

Les directeurs financiers s'attachent également à développer ces compétences au sein de leurs équipes en place. « Il se peut que je fasse peu à peu appel à un profil de type professionnel de la science des données », explique Rick Rodick, CFO de TELUS International. « Je préférerais réorienter ou utiliser mon équipe financière actuelle d'abord pour voir ce qu'ils peuvent faire avec de meilleurs outils, et ensuite peut-être que nous pourrons voir quelle est la valeur ajoutée des professionnels de la science de la donnée. »

Ces changements dans la finance s'accompagnent d'un élargissement plus général des compétences digitales au sein de l'organisation, explique Bill Briggs, CTO chez Deloitte. « Pendant des années nous avons répété aux professionnels des technologies qu'ils devaient développer un esprit d'entreprise et parler le langage de l'entreprise », explique-t-il. « Nous assistons maintenant à ce changement intéressant de discours qui dit que les entreprises doivent être plus avisées en matière de technologies. »

L'arrivée des robots

Selon l'étude « La finance redéfinie », les personnes interrogées ont indiqué que les roboticiens sont les nouveaux talents les moins recherchés dans la finance. Cependant, on peut s'attendre à un changement puisque les technologies comme l'intelligence artificielle et l'automatisation des processus robotisés (APR) ne cessent d'évoluer.

« De nombreuses personnes envisagent l'APR uniquement en termes d'efficacité, mais d'autres vont plus loin et réfléchissent à l'apport de l'intelligence artificielle dans des domaines tels que la planification et l'analyse financières, la prévision et l'anticipation », explique Naved Qureshi. Il note que l'APR peut signifier une diminution de 70 % des tâches manuelles, et que l'intelligence artificielle peut générer des gains de productivité de 15 à 20 %. Il ajoute cependant que le véritable business case ne réside pas dans la productivité, mais dans « les meilleures décisions que vous allez prendre ».

L'APR et l'intelligence artificielle pourraient également permettre aux équipes Finance de dégager du temps pour se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée. Le rapport « Death by digital » d'Accenture prévoit que l'utilisation de la robotique automatisera ou éliminera jusqu'à 40 % du travail de comptabilisation des transactions d'ici 2020, ce qui permettra aux équipes Finance de consacrer beaucoup plus de temps à l'aide à la prise de décision, aux analyses prédictives et à la gestion de la performance.

Se préparer aux nouvelles attentes en matière de talents

Comment les directeurs financiers devraient-ils se préparer pour répondre aux nouvelle attentes en matière de talents ? Selon Rob Dicks, financial services industry leader for Human Capital chez Deloitte, tout le problème consiste à trouver le juste équilibre entre les nouvelles compétences et les rôles plus traditionnels de la finance. « En général, lorsque les clients réfléchissent à la fonction Finance, ils pensent qu'ils manquent de tout, qu'il leur faut plus d'analyses, plus de professionnels de la science de la donnée, plus de collaborateurs dédiés à la programmation des bots » explique-t-il. « Mais ils reconnaissent aussi qu'ils doivent encore générer des rapports réglementaires pour les impôts, et qu'il est donc important d'équilibrer toutes les compétences et expertises financières. »

Lorsqu'on lui demande de prédire les besoins de demain en talents, Rob Dicks répond que les directeurs financiers devraient faire leur évaluation au niveau des sous-fonctions, comme la comptabilité fournisseurs, la comptabilité clients, la fiscalité et les relations avec les investisseurs. « De nombreuses fonctions de la comptabilité fournisseurs supposent des traitements importants et des tâches répétitives », déclare-t-il. « Il s'agit donc d'un domaine où l'APR, l'apprentissage cognitif et l'apprentissage automatique peuvent nous aider. Vous n'aurez pas l'impression de manquer de tout quand vous commencerez à avoir une idée plus précise de l'aspect financier qui vous intéresse. »

Enfin, il est important d'avoir des échanges avec le personnel en place à propos de l'avenir.

« Nous devons être ouverts aux changements technologiques et à leurs impacts sur l'équipe. » déclare Robynne Sisco, CFO chez Workday. « Certains professionnels de la finance craignent d'être remplacés par l'automatisation. Les DAF doivent développer des stratégies qui montrent clairement aux membres de leur équipe que l'automatisation des tâches administratives de leur travail ne va pas éliminer leurs rôles, mais qu'ils auront au contraire de nouvelles tâches plus intéressantes qui les aideront à développer de nouvelles capacités et à rester dans l'émulation. »

 

Pour connaître les résultats complets de l'étude internationale « La finance redéfinie », lire le rapport ici

A propos de l'étude internationale Workday réalisée auprès des directions financières

Nous avons interrogé plus de 670 directeurs financiers en Amérique, en Europe, dans la région Asie-Pacifique et en Afrique du Sud, recouvrant 10 secteurs d'activité, entre septembre 2017 et janvier 2018. Plus de 1/3 (38 %) sont issus de grandes entreprises dont le chiffre d'affaires s'élève à plus d'un milliard de dollars. Les personnes interrogées provenant d'entreprises réalisant un chiffre d'affaires compris entre 500 millions et 1 milliard de dollars et entre 250 et 500 millions de dollars représentent respectivement 35 % et 27 %. Plus de 1/3 des personnes interrogées sont des DAF, des directeurs financiers ou des directeurs comptables ou directeurs du contrôle de gestion; les autres sondés occupent des postes élevés dans la finance tels que responsable de l'analyse et de la planification financières ou vice-président des opérations financières.