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Les risques majeurs pour les DAF :

résultats de l'étude Longitude

Les DAF opèrent dans un environnement métier extrêmement volatile, entre les incertitudes géopolitiques et la menace universelle que représente la cybercriminalité. Ces risques sont accentués par les changements qui s'accélèrent dans le monde actuel, ce qui les rend de plus en plus difficiles à aborder et à gérer.

« En plus de 30 ans de carrière dans le domaine de la finance, je n'ai jamais observé autant de changements au niveau politique, économique et réglementaire que dans la période actuelle », déclare Robynne Sisco, CFO chez Workday. « Plus que jamais, les DAF et leurs équipes doivent savoir s'adapter rapidement et réagir aux changements dès qu'ils surviennent. »

Quels risques pèsent le plus sur les directeurs financiers ? Dans notre étude internationale intitulée « La finance redéfinie », au cours de laquelle nous avons interrogé plus de 670 directeurs et responsables financiers de tous pays et secteurs confondus, les recherches montrent que l'augmentation des contrôles réglementaires constitue le risque le plus important. Les sept risques principaux sont les suivants :

  1. Augmentation des contrôles règlementaires
  2. Rythme de l'évolution technologique/bouleversement digital
  3. Risque et instabilité politiques
  4. Risque dans la cybersécurité
  5. Contexte économique incertain/baisse de la demande
  6. Risque pour la confidentialité des données
  7. Volatilité sur les marchés financiers

Examinons cela de plus près...

  1. Augmentation des contrôles règlementaires Dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe, il n'est pas surprenant d'apprendre que les DAF considèrent les contrôles réglementaires comme le risque principal dans toutes les régions couvertes par l'étude. L'évolution de la règlementation affecte encore et toujours les grandes entreprises du monde entier, qu'il s'agisse des réformes fiscales aux Etats-Unis ou du renforcement de la réglementation en matière de cybersécurité en Asie, comme la loi singapourienne sur la cybersécurité, qui porte sur les infrastructures d'information.Les autres évolutions incluent notamment les directives européennes PSD2 et MiFID II, ainsi que le tout nouveau Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui est entré en vigueur au mois de mai. Alors que les contrôles réglementaires continuent à s'intensifier, les directeurs financiers doivent comprendre l'impact que ces risques peuvent avoir sur leurs organisations et s'assurer que leurs processus et leurs technologies sont suffisamment agiles pour s'adapter rapidement au changement.
  2. Rythme de l'évolution technologique/bouleversement digital Le rythme de l'évolution technologique et le bouleversement digital constituent le deuxième domaine à risque le plus important. Pour les directeurs financiers, ce risque peut se manifester de deux façons.

Premièrement, ne pas suivre l'évolution technologique crée des risques pour l'activité de l'entreprise en général. Par exemple, l'entreprise peut manquer d'agilité et d'efficacité pour prendre des décisions rapidement et garder une longueur d'avance sur ses concurrents, menaçant ainsi le modèle économique et à terme la valeur de l'entreprise. Il est important que les DAF coopèrent avec les autres directions de l'entreprise, à la fois pour comprendre l'évolution technologique et pour prendre les décisions concernant les investissements nécessaires pour stimuler l'innovation et la croissance dans l'entreprise.

Deuxièmement, la fonction Finance elle-même court un risque si elle ne suit pas le développement des nouvelles technologies, telles que l'automatisation et les analyses de données. Ces technologies permettent aux directeurs financiers d'améliorer leurs performances opérationnelles, de renforcer la confiance dans les chiffres et de stimuler les innovations, telles que les analyses avancées. A l'avenir, les innovations dans les secteurs de l'intelligence artificielle (IA) et de l'automatisation des processus robotisés (RPA) permettront aux directions financières de réduire considérablement le travail manuel pour prendre des décisions plus efficaces.

Pour que les DAF puissent suivre le changement, ils devront se construire leur propre vision des technologies les plus récentes. Ils devront également développer les compétences digitales de leur équipe, non seulement pour attirer de nouveaux talents, mais aussi pour développer leurs équipes existantes.

  1. Risque et instabilité politiques Même si les DAF ne sont pas censés occuper une fonction politique, il ne fait aucun doute que la géopolitique fait partie des sujets à l'ordre du jour pour les équipes de direction. Comme un récent rapport de KPMG intitulé « The CEO as Chief Geopolitical Officer » l'a souligné : « L'environnement géopolitique actuel ne ressemble en rien à celui du passé. Les PDG sont confrontés à un système géopolitique de plus en plus complexe qui avance à une vitesse effrénée avec des protections minimales. »

Il y a de multiples évolutions sur le marché à surveiller, notamment la menace grandissante du territorialisme des gouvernements nationaux. Par exemple, à un an du Brexit, le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne est très préoccupant : l'étude « CFO Survey » réalisée au quatrième trimestre 2017 par Deloitte a identifié les effets du Brexit comme le risque le plus important affectant les DAF du Royaume-Uni. Près des trois quarts (73 %) ont prévu une dégradation de l'environnement général des affaires si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, contre 60 % au début de l'année 2017.

  1. Risque dans la cybersécurité Les personnes interrogées lors de l'étude Workday ont cité les risques liés à la cybersécurité comme étant le quatrième risque le plus important. Et ce ne sont pas les attaques exceptionnelles de ces dernières années qui prouveront le contraire. Ces attaques vont du cyberbraquage de la banque centrale du Bangladesh de 2016, qui a entraîné la perte de 81 millions de dollars, à l'attaque du ransomware WannaCry de l'an dernier, qui a touché plus de 200 000 ordinateurs dans 150 pays.

Si une entreprise est victime d'une cyberattaque, cela peut provoquer des perturbations considérables, engendrer des frais colossaux et entacher sa réputation. L'an dernier, plusieurs multinationales de renom ont subi des pertes de plusieurs centaines de millions de dollars suite à une série d'attaques liée au malware NotPetya. L'étude d'Accenture de 2017 intitulée « Cost of Cybercrime Study » a révélé que le coût moyen de la cybercriminalité à l'échelle mondiale était de 11,7 millions de dollars en 2017, soit 27,4 % de plus que l'année précédente.

Cependant, gérer l'impact d'une attaque potentielle n'est pas toujours simple. Un rapport de BAE Systems, intitulé « The Intelligence Disconnect », a révélé une déconnexion surprenante lorsqu'il s'agit de désigner le responsable des violations de sécurité : 35 % des cadres dirigeants interrogés ont rejeté la faute sur l'équipe informatique alors que 19 % seulement des décideurs informatiques étaient du même avis. Comme le souligne le rapport, « il est essentielles que les différentes organisations travaillent main dans la main pour réduire ces écarts en termes de compréhension, d'intelligence et de responsabilité. »

  1. Contexte économique incertain/baisse de la demande Dans l'ensemble, le contexte économique international s'est amélioré ces dernières années. En effet, la croissance économique a atteint 3 % cette année, son taux le plus élevé depuis 2011. Néanmoins, la stabilité et les conditions du marché sont plus incertaines dans certaines régions que dans d'autres.

L'étude « Q4 2017 Global Economic Conditions Survey » réalisée conjointement par l'ACCA et l'IMA a révélé qu'au niveau international, la situation est contrastée : on enregistre les niveaux de confiance les plus élevés en Amérique centrale et en Amérique du Sud, suivies de l'Amérique du Nord et de l'Asie du Sud, et les niveaux les plus faibles dans les Caraïbes et au Moyen-Orient. On note également une baisse de confiance en Chine (même si elle y reste historiquement élevée) dans un contexte de ralentissement de l'expansion, avec un taux de croissance légèrement inférieur à 7 % en 2017.

  1. Risque pour la confidentialité des données L'un des risques majeurs liés aux cybermenaces est la violation de données sensibles ou confidentielles. Le rapport de BAE Systems a conclu qu'en cas de cyberattaque, le vol d'informations sur les clients ou de données personnelles était la principale crainte des décideurs informatiques et la deuxième source d'inquiétude des cadres dirigeants interrogés. Parallèlement, les entreprises sont confrontées à des problèmes plus importants en raison des lois toujours plus strictes en termes de protection des données, notamment celles que nous avons mentionnées précédemment, comme le RGPD.
  2. Volatilité sur les marchés financiers La volatilité sur les marchés financiers est considérée comme le moindre risque, ce qui reflète les faibles niveaux de volatilité observés ces dernières années. Cependant, les DAF considèrent qu'avoir accès aux données et aux informations concernant la volatilité est toujours essentiel pour bien orienter les décisions sur les investissements stratégiques de l'entreprise.

La résilience fait défaut

Les DAF aujourd'hui gèrent des risques plus importants que jamais et pourtant, seuls 39 % des directeurs financiers s'estiment aptes à gérer les principaux risques liés à leur fonction, si l'on en croit notre étude. Pour gérer ce manque de résilience, les directeurs financiers doivent s'assurer que les évaluations des risques font partie intégrante des discussions sur la planification des activités. Par conséquent, ils auront davantage besoin d'analyses de risques avancés et de visibilité sur les données pour prendre des décisions rapides. Il s'avèrera crucial de posséder les bonnes technologies, ainsi que les bonnes compétences. L'article associé à ce blog, intitulé « Comment la gestion financière peut transformer les analyses de risques dans un univers dirigé par les données » étudie plus en profondeur ce problème critique.

 

Pour connaître les résultats complets de l'étude internationale « La finance redéfinie », lisez le rapport ici

A propos de l'étude Workday réalisée auprès de directions financières à travers le monde

Nous avons interrogé plus de 670 directeurs financiers en Amérique, en Europe, dans la région Asie-Pacifique et en Afrique du Sud, recouvrant 10 secteurs d'activité, entre septembre 2017 et janvier 2018. Plus de 1/3 (38 %) sont issus de grandes entreprises dont le chiffre d'affaires s'élève à plus d'un milliard de dollars. Les personnes interrogées provenant d'entreprises réalisant un chiffre d'affaires compris entre 500 millions et 1 milliard de dollars et entre 250 et 500 millions de dollars représentent respectivement 35 % et 27 %. Plus de 1/3 des personnes interrogées sont des DAF, directeurs financiers ou directeurs/contrôleurs de la comptabilité, les autres occupent des postes élevés dans la finance tels que responsable de la planification financière et des analyses ou vice-président des opérations financières.